Chaque année, dès le début du mois de novembre, on voit arriver, dans les boîtes aux lettres, les traditionnels catalogues de jouets de Noël. Les jeunes enfants les parcourent souvent avec frénésie. Ils feuillettent avec attention toutes les pages pour faire leur liste au Père-Noël. Les plus curieux se demandent quand même comment en une seule nuit il arrive à faire le tour de la planète ?! Heureusement, les lutins sont là… Et chez vous, ça se passe comment ? 3 familles nous font partager leur vécu et leur regard sur cette fête pas comme les autres !
Spiritualité et famille
Estelle a 40 ans, elle est mariée et mère de deux filles de 10 et 13 ans. Pour elle, en tant que chrétienne, Noël, c’est la naissance de Jésus et la fête religieuse. Croyante, mais peu pratiquante, c’est un des rares moments de l’année où elle va à la messe.
Pour elle, Noël, c’est aussi la fête associée aux grands rassemblements familiaux. Estelle en garde des souvenirs mémorables. Son père étant issu d’une très nombreuse famille, le 24 décembre, quand elle était enfant, elle se retrouvait chez ses grands-parents, entourée d’oncles, de tantes, de cousins et de cousines.
Tout le monde était dans le salon -réaménagé pour l’occasion- autour de la table de fête. Le Père-Noël venait avec sa hotte apporter des cadeaux aux enfants… Les oncles d’Estelle se déguisaient chacun leur tour pour jouer ce rôle le temps d’une soirée. La génération d’Estelle fait perdurer cette tradition et ces retrouvailles annuelles constituent un ciment familial.
Estelle se souvient de l’émerveillement des enfants à l’arrivée du Père-Noël. Oui, Noël, c’est vraiment une période-clé de l’année. C’est un moment où le partage et la joie d’offrir priment. Aujourd’hui, dans sa famille, chacun fait sa liste pour que les cadeaux plaisent, tout en tenant compte aussi du budget de chacun.
Le calendrier de l’Avent, religieux ou gourmand, est devenu un usage. Cette habitude, héritée de la grand-mère, est désormais un rituel complètement ancré chez Estelle. Quand ses filles étaient petites, c’était un moyen à la fois ludique et agréable de les faire patienter jusqu’à la fin du mois de décembre…
Comme le dit Estelle, le sapin et la crèche, ça crée également une ambiance festive, religieuse ou laïque. Et si les cadeaux sont appréciés, les nouveaux emballages en tissu réutilisable aussi. Fêter Noël tout en essayant d’adopter des attitudes plus écologiques, c’est possible. Sans oublier bien sûr que ce qui compte avant tout, c’est d’être ensemble !
Féérie et magie
Virginie, 47 ans, mère de trois enfants de 12, 15 et 19 ans, travaille dans une crèche. Le 1er décembre est attendu là-bas avec une grande impatience par Virginie et ses collègues : date à laquelle elles se lancent avec enthousiasme dans la décoration du multi-accueil. Ce jour-là est vécu comme une fête : vive l’esprit de Noël !
Toute la période qui précède le 25 décembre rend Virginie très joyeuse, car elle adore Noël, sa féérie et ses lumières. Pour elle, Noël est synonyme de partage avec la famille et les amis. Virginie aime organiser des apéritifs qui sortent un peu de l’ordinaire, avec ses amis, durant les vacances de Noël qui lui permettent de faire une pause dans son quotidien.
Elle apprécie cette période de repos pendant laquelle elle peut aller voir ses proches et passer du temps en famille. Dans son cadre professionnel, elle répète aux jeunes enfants que l’esprit de Noël, c’est le bonheur, les rires et les sourires… Des activités de bricolage et des chants de Noël rythment durant tout le mois de décembre la vie de la crèche pour la plus grande satisfaction de Virginie.
Dans le multi-accueil, elle sort les paillettes qui donnent un petit côté magique aux peintures des enfants. Dans sa maison, elle décore le sapin avec la plus jeune de ses filles, ses aînés se trouvant désormais un peu grands pour y participer… Une couronne orne aussi sa porte d’entrée…
Ce qu’aime également Virginie dans Noël, c’est le fait de faire plaisir. Si certaines personnes lui confient qu’elles ne savent jamais quoi offrir et que courir après des cadeaux les épuisent, ce n’est pas son cas. Virginie adore les marchés de Noël dans les petites communes où il y a des créateurs, car acheter local, c’est important.
Virginie préfère donner plutôt que recevoir : on peut gâter, d’après elle, sans être dans les excès. Dresser une belle table et tester des recettes de Noël avec des produits qui changent du quotidien la rendent heureuse. Car son bonheur, c’est vraiment de faire la joie des autres membres de sa famille !
Simplicité et solidarité
Delphine, 46 ans, et sa fille Kelly, 17 ans, voient Noël d’abord et avant tout comme une fête de famille. Pour Kelly, l’objet qui symbolise Noël, c’est le sapin, pour Delphine, les décorations. Cette fête est différente des autres et se prépare donc tout naturellement d’une manière particulière…
Noël, c’est important pour Kelly, parce qu’on y partage plein de choses et que c’est très convivial. Delphine ressent les mêmes sentiments. Depuis l’apparition de la Covid, si la motivation pour la préparation est peut-être un peu moins présente, le besoin de partager des moments chaleureux, lui, est clairement plus fort qu’avant.
Delphine aime en toute simplicité discuter du menu à choisir pour qu’il sorte de l’ordinaire. Le foie gras comme la bûche sont des mets qu’elles ne dégustent dans l’année qu’à cette occasion. Quant aux cadeaux, Kelly est toujours contente de les ouvrir à Noël, et quand il y a en plus un effet de surprise, c’est encore mieux !
La jeune fille souhaite un cadeau utile : elle a émis cette année le vœu qu’on lui offre un nouveau lit. Sa mère trouve aussi que c’est mieux de déballer un vrai cadeau plutôt que d’ouvrir une enveloppe avec de l’argent : ça peut être drôle de voir la tête de la personne quand elle ouvre le paquet et ça suscite toujours de belles émotions.
Ce qui leur fait le plus plaisir, c’est de manger ensemble en famille et de discuter de tout, sauf de politique car c’est un sujet qui peut fâcher. Éviter de parler du Covid 19 et du travail -car c’est les vacances !- font également partie des ingrédients d’un Noël réussi. Pour Kelly, c’est aussi un moment qu’elle considère comme privilégié pour échanger autour des projets à venir : son permis, ses 18 ans, ses études…
Se rapprocher de Noël, c’est également expérimenter pour Kelly l’implication dans une action collective de solidarité avec d’autres jeunes de sa MFR. Sur son temps libre, elle participe à la vente de chocolats et de gâteaux et passe ses samedis à la sortie d’une grande surface à emballer des cadeaux. Les bénéfices contribueront directement à aider financièrement une MFR au Bénin pour mettre en place un système d’irrigation dont ils ont besoin. Alors, qui peut encore dire que le Père-Noël n’existe pas ?!